L’Institut des droits fondamentaux du numérique (iDFrights) se félicite de l’initiative prise par le Parlement européen de réviser la Charte des droits fondamentaux
29 janvier 2024

Le Parlement Européen propose de lancer une « initiative » visant à remettre la Charte des droits fondamentaux sur le métier, afin de l’adapter en vue d’étendre sa protection à l’univers du numérique/digital.

La presse a peu évoqué cette démarche, sans doute parce que le Parlement européen ne dispose pas du droit d’initiative dans l’UE et qu’il ne s’agit ni plus ni moins que de l’élaboration d’une nouvelle charte, dans la mesure où cela ne peut se faire que dans le cadre des règles fixées pour les modifications des traités. C’est une lourde tâche qui incombera à la Commission d’initier et probablement à une Conférence intergouvernementale d’adopter avant que tous les Etats membres ne la ratifient. 

Cependant, cette initiative doit être saluée, nous y sommes plus que favorables à l’Institut et nous la soutenons pleinement, d’autant que nous y travaillons depuis plus de deux ans. En effet, avec notre Président, Jean-Marie Cavada, nous avons lancé une étude visant à lister les articles de la Charte devant être complétés et les lacunes devant être comblées. Ceci pour assurer la protection des droits fondamentaux de tous les citoyens européens. Citoyens européens dont les données sont « volées » malgré le RGPD, dont les droits d’auteur et les droits voisins sont bafoués, dont la liberté de penser est menacée et dont l’existence même semble en péril.

Notre Institut est donc en parfait accord avec cette initiative parlementaire et compte participer pleinement aux débats. Nous espérons que cette question ne soit pas absente de la campagne des européennes à venir, qu’elle se concrétise avec l’arrivée de la nouvelle Commission et du nouveau Parlement européen.

Jean-Pierre Spitzer

Jean-Pierre Spitzer

Vice-Président iDFrights 
Avocat honoraire et docteur en sciences économiques.

Suivez-nous

Sur Linkedin

Plus d’articles

La souveraineté numérique : les limites de l’approche française

La souveraineté numérique : les limites de l’approche française

À l’heure où la transformation numérique bouleverse les fondements de notre économie et expose nos infrastructures critiques mais aussi nos démocraties à des risques inédits, la souveraineté numérique s’impose comme un enjeu stratégique majeur. Face à la montée des puissances technologiques étrangères et à la circulation massive des données, la capacité d’un État à maîtriser ses propres outils numériques et à préserver la confidentialité de ses informations devient un impératif national

lire plus
Le DSA et le DMA — 18 mois après !!!

Le DSA et le DMA — 18 mois après !!!

Alors que le rapport Draghi demande des évolutions substantielles du RGPD ou de l’IA Act, il faudra attendre encore un an avant de juger des effets du DMA. La première évaluation est prévue pour mai 2026. La Commission va devoir appliquer strictement les textes malgré les pressions américaines.

lire plus
Quelles protections pour la propriété intellectuelle — les droits d’auteur et les droits de la presse face à l’IA générative

Quelles protections pour la propriété intellectuelle — les droits d’auteur et les droits de la presse face à l’IA générative

L’émergence de l’Intelligence artificielle transforme profondément le secteur de la propriété intellectuelle, soulevant à la fois des opportunités innovantes et des défis éthiques et juridiques sans précédent. On ne dévoile rien en disant que les œuvres accessibles sur internet servent par défaut de données d’entraînement pour l’IA.

lire plus