14 février 2022
Le droit à la protection des données à caractère personnel est un droit fondamental dont le respect constitue un objectif important pour l’Union européenne.
Il est consacré par la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne (ci-après la « Charte ») qui dispose, en son article 8, que :
1. Toute personne a droit à la protection des données à caractère personnel la concernant.
- Ces données doivent être traitées loyalement, à des fins déterminées et sur la base du consentement de la personne concernée ou en vertu d’un autre fondement légitime prévu par la loi. Toute personne a le droit d’accéder aux données collectées la concernant et d’en obtenir la rectification.
- Le respect de ces règles est soumis au contrôle d’une autorité indépendante ».
Ce droit fondamental est en outre étroitement lié au droit au respect de la vie privée et familiale consacré à l’article 7 de la Charte.
Le droit à la protection des données à caractère personnel est également prévu à l’article 16, paragraphe 1, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE), qui a succédé à ce propos à l’article 286 CE.
S’agissant du droit dérivé, c’est à partir du milieu des années 90 que la Communauté européenne s’est dotée de différents instruments destinés à garantir la protection des données à caractère personnel. La directive 95/46/CE relative à la protection des personnes physiques à l’égard du traitement des données à caractère personnel et à la libre circulation de ces données1, adoptée sur la base de l’article 100 A CE, constituait à cet égard le principal acte juridique de l’Union en la matière. Elle établissait des conditions générales de licéité des traitements de ces données ainsi que les droits des personnes concernées et prévoyait notamment l’établissement d’autorités indépendantes de contrôle dans les États membres.
La directive 2002/58/CE2 est ensuite venue compléter la directive 95/46/CE, en harmonisant les dispositions de la législation des États membres relatives à la protection du droit à la vie privée, en ce qui concerne notamment le traitement des données à caractère personnel dans le secteur des communications électroniques3. Il convient de noter que le législateur de l’Union envisage un réexamen de cette directive. À cet égard, la Commission a introduit, le 10 janvier 2017, une proposition visant à remplacer cette directive par un règlement relatif à la vie privée et aux communications électroniques4.
En outre, dans le champ de l’espace de liberté, de sécurité et de justice (ex-articles 30 et 31 TUE), la décision-cadre 2008/977/JAI5 a réglementé, jusqu’au mois de mai 2018, la protection des données à caractère personnel dans les domaines de la coopération judiciaire en matière pénale et policière.
En 2016, l’Union européenne a réformé le cadre juridique global en la matière. À cette fin, elle a adopté le règlement (UE) 2016/6796 sur la protection des données, qui abroge la directive 95/46/CE et qui est applicable depuis le 25 mai 2018, ainsi que la directive (UE) 2016/6807 visant la protection desdites données en matière pénale, qui abroge la décision-cadre 2008/977/JAI et dont la date de transposition par les États membres a été fixée au 6 mai 2018.
Enfin, dans le cadre de leur traitement par les institutions et organes de l’UE, la protection des données à caractère personnel était, dans un premier temps, assurée par le règlement (CE) no 45/20018. Ce règlement a notamment permis la création, en 2004, du Contrôleur européen de la protection des données. En 2018, l’Union européenne s’est dotée d’un nouveau cadre juridique en la matière, notamment par l’adoption du règlement (UE) 2018/17259, qui abroge le règlement no°45/2001 et la décision no°1247/2002/CE10 et qui est applicable depuis le 11 décembre 2018. Dans l’intérêt d’une approche cohérente de la protection des données à caractère personnel dans l’ensemble de l’Union, ce nouveau règlement vise à aligner autant que possible les règles en la matière sur le régime établi par le règlement (UE) 2016/679.
Cette fiche thématique rédigée par la direction de la recherche et de la documentation de la CJUE est publiée avec son autorisation.