25 janvier 2021
En bloquant l’expression de Donald Trump à la suite de l’envahissement du Capitole par ses partisans, les réseaux sociaux ont de fait revendiqué la responsabilité des contenus. Il faut se saisir de cet aveu pour les réguler, écrit Jean-Marie Cavada. Et créer, pays par pays, une instance indépendante dotée de vrais moyens d’intervention rapides et de sanctions.
Le 45e président des Etats-Unis, souvent pathétique et parfois dangereux, aura malgré lui rendu un grand service le 6 janvier 2021. Son incroyable appel à marcher sur le Capitole, et l’invasion qui a suivi, ont conduit les dirigeants des plateformes californiennes à sortir du bois, en bloquant, suspendant et, finalement, en fermant le compte du célèbre golfeur de Mar-a-Lago. De leur propre chef, Twitter bientôt suivi par plusieurs autres, venait de s’arroger un droit de censure qui fit hurler à travers le monde.
Censurer le chef de la première puissance mondiale ? Une horreur démocratique ! Pourtant, cet acte aux motifs politiquement opportuns pour cajoler les équipes Biden révèle au grand jour une hypocrisie sur laquelle prospèrent ces réseaux dits « sociaux ». Pendant vingt-cinq ans, ils se sont enrichis à l’abri du « Communication Decency Act », dont la section 230 les met à l’abri d’une quelconque responsabilité par rapport aux contenus qu’ils diffusent.