Protection des données : pour une troisième voie européenne
9 juin 2020
Protection des données : pour une troisième voie européenne

9 juin 2020

Accueil I Headers I Protection des données : pour une troisième voie européenne

La crise a fait prendre conscience aux États européens des risques liés à une trop forte dépendance aux GAFA. Trois spécialistes du numérique plaident pour une stricte mise sous contrôle de ces plateformes et pour le développement de concurrents européens.

Depuis le début de la crise sanitaire, les pouvoirs publics ont perçu l’ampleur de notre vulnérabilité au regard des enjeux de souveraineté numérique. Confronté à la nécessité d’utiliser des plateformes collaboratives numériques pour les échanges confidentiels, le gouvernement a pris conscience des risques liés à l’utilisation des outils les plus populaires appartenant aux GAFA, dont les services sont pour la plupart hébergés aux États-Unis. Des solutions alternatives souveraines ont ainsi été choisies en urgence, et la prudence a conduit le gouvernement à décliner l’offre de Google et Apple pour le choix de l’application «StopCovid», préférant développer une solution souveraine.

Ce sursaut de patriotisme économique, rapide et salutaire, témoigne de la prise de conscience de notre dépendance technologique en utilisant des services développés par les GAFA, qui nous tracent et stockent nos données dans des serveurs soumis au Patriot Act. Cette dépendance ouvre surtout la voie à des abus de position dominante fragilisant des pans entiers de notre économie. Devenues des plateformes structurantes pour de très nombreux marchés, les GAFA sont en mesure de contourner les règles qui permettent d’assurer une concurrence loyale non seulement en France, en Europe, et partout dans le monde, y compris outre-Atlantique, où la Justice américaine a annoncé l’ouverture d’un procès contre Google pour ses pratiques anticoncurrentielles dans la publicité.

Retrouvez plus d'articles sur :

Suivez-nous

Sur Linkedin

Plus d’articles

Public Senat | « Les grands monopoles technologiques et l’IA sont aujourd’hui en mesure de tenir tête aux Etats et de ne plus leur obéir »

Public Senat | « Les grands monopoles technologiques et l’IA sont aujourd’hui en mesure de tenir tête aux Etats et de ne plus leur obéir »

Jeudi 30 janvier 2025, Bernard Benhamou, secrétaire général de l’Institut de la Souveraineté Numérique, et Jean-Marie Cavada, président de l’Institut des Droits Fondamentaux Numériques (iDFRights) étaient auditionnés au Sénat pour évoquer les développements de l’intelligence artificielle et leurs conséquences sur nos démocraties et les droits humains.

lire plus
01net | De la sidération à la négociation : comment le duo Trump-Musk a fait vaciller l’Europe en 13 jours

01net | De la sidération à la négociation : comment le duo Trump-Musk a fait vaciller l’Europe en 13 jours

Jean-Marie Cavada, président de l’Institut des Droits Fondamentaux Numériques (iDFRights), a récemment exprimé lors d’une audition au Sénat sur l’IA et les droits humains le 30 janvier 2025, qu’il n’y a qu’une seule solution : « construire un pouvoir régalien (européen) qui permettrait (…)  d’emprunter, (…), construire une défense (…) et construire un appareil technologique européen respectueux d’un minimum de valeurs fondamentales »

lire plus